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Loi anti-gaspillage : si on diminuait nos déchets ?

Nicolas Deborde

Nicolas Deborde

Jul 19, 23

Loi anti-gaspillage : si on diminuait nos déchets ?

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, dite loi AGEC, a été adoptée le 11 février 2020. Destinée à œuvrer contre l’invasion des déchets dus à la pratique du tout-jetable, elle a aujourd’hui pris de l’ampleur et sa mise en application a apporté de nombreux changements positifs. Vaisselle lavable dans nos chers fast-foods, impression de tickets de caisse à la demande… L’idée est à la fois de limiter les tonnes de déchets jetés chaque jour, et de favoriser leur recyclage. Une économie circulaire loin de la précédente tendance valorisant les produits à usage unique ! Quelles sont les objectifs et mesures concrètes de la loi anti-gaspillage, déjà mises en œuvre pour changer nos habitudes de consommation ? Comment agir à titre individuel ? On fait le point sur cette législation indispensable à l’écologie. 

Les grands objectifs de la loi anti-gaspillage

Le grand objectif de la loi anti-gaspillage, c’est de changer notre modèle économique : d’une économie linéaire (« je fabrique, je consomme, je jette »), on vise un modèle circulaire plus vertueux, de la conception au recyclage en passant par une consommation raisonnée. Une sorte de boucle infinie pour limiter l’impossible gestion des déchets, favoriser les éco-gestes et faire entrer encore plus d’écologie dans nos vies et notre économie. 

Pour y parvenir, la loi AGEC s’appuie sur plusieurs piliers :

  • dire adieu au plastique jetable à usage unique
  • réemployer et recycler
  • mieux informer le consommateur, pour en faire un véritable acteur de l’anti-gaspi et du recyclage
  • lutter contre l’obsolescence programmée des appareils
  • améliorer le cycle de production.

Et pour y parvenir, un calendrier de mise en œuvre des différentes mesures a été déployé. En 2023, où en sommes-nous des objectifs et des obligations déjà appliquées dans notre quotidien ?

Quelles sont les mesures de la loi anti-gaspillage en matière de plastique ?

Le premier décret d’application de la loi, dit 3R, se focalise sur la gestion des déchets plastiques à usage unique. Il fixe 3 grands objectifs de réduction à horizon 2025 : une diminution de 20% de ces plastiques, portée à 100% pour les emballages considérés comme inutiles (les emballages des piles, des ampoules…)

À l’arrivéel, 100% de ces emballages qui finissent immanquablement à la poubelle devront être recyclés. 

Concrètement, qu’est-ce qui a déjà changé dans notre quotidien ? Eh bien la mesure-phare a été l’interdiction de la vaisselle à usage unique dans les établissements de restauration servant plus de 20 couverts. Premiers ciblés : les fast-foods, où tout était jetable… Avec 1 kilo de déchets par seconde (oui oui, vous avez bien lu) pour la seule enseigne au M jaune en 2017 sur notre territoire, il était temps d’agir ! Après l’interdiction des pailles en plastique en 2021, place à la vaisselle lavable et réutilisable dans vos restos de burgers préférés, et tous les autres.

Mais les restaurateurs ne sont pas les seuls concernés par les mesures de la loi anti-gaspillage. Dans les supermarchés, en principe, vous ne devez plus trouver d’emballages plastiques jetables autour de certains fruits et légumes vendus par lots de moins d’1,5kg. Le vrac est désormais encouragé ! Et vous pouvez dire adieu aux petites étiquettes qui collent sur vos pommes (beurk) : sauf si elles sont compostables, elles sont bannies. 

D’autres exemples de plastiques à usage unique désormais interdits : amateurs de thé et de tisanes en sachets, ces derniers doivent être biodégradables. Et pour revenir aux fast-foods et restaurants, les jouets en plastique ont officiellement disparu des menus enfant (la chambre de votre progéniture vous remercie !)

Enfin, obligation est dorénavant faite aux fabricants de lave-linge d’équiper leurs produits d’un filtre à micro-plastiques. Pour que l’océan ne soit plus pollué par ces particules microscopiques issues de nos textiles en polyester et autres dérivés du plastique ! 

La loi AGEC et le recyclage

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Limiter les déchets, c’est bien sûr l’idéal et l’objectif majeur de cette loi. Mais le zéro déchet est encore loin d’être atteint, alors la loi AGEC comporte aussi des
mesures importantes concernant le recyclage

Favoriser le tri des déchets et le simplifier

Pour entrer dans une économie circulaire, le recyclage est une étape indispensable. Il fallait donc favoriser le tri des déchets et faciliter le travail des consommateurs ! Au programme de la loi anti-gaspillage, l’unification des couleurs des poubelles de tri : eh oui, selon les régions, les communautés de communes ou même les villes, on finissait par s’y perdre ! De 2 à 5 poubelles différentes, un arc en ciel de couvercles, des consignes de tri inégales… De quoi décourager les habitants sur cette tâche pourtant indispensable à la transition écologique. Dorénavant, les bacs de tri sont les mêmes pour tout le monde (les fameux bacs jaunes) et les consignes de recyclage également. 

Vous n’êtes pas certain de ce qui se recycle ou non ? Le logo Triman et l’info-tri se déploient sur les emballages ainsi que les objets du quotidien et les appareils ménagers. Vous saurez où les déposer lorsqu’ils deviennent jetables ou inutilisables !

Enfin, la loi AGEC prévoit une réflexion concernant le retour des emballages consignés. Parce que certains emballages peuvent être lavés et réutilisés tels quels au lieu de passer par la case collecte et recyclage, la consigne pour réemploi est sans doute une solution d’avenir. 

Lutter contre l'obsolescence programmée des appareils

Marre d’acheter des appareils électroniques bon à mettre à la poubelle au bout de 2 ans ? Pour lutter contre ce phénomène qui pollue et utilise un maximum de ressources naturelles, en plus de créer encore plus de déchets, la loi anti-gaspi impose l’indice de réparabilité. Cette note sur 10 concerne 9 types d’appareils électriques et électroniques utilisés au quotidien dont les smartphones, lave-linges, lave-vaisselle, aspirateurs… Les indices les plus hauts sont donc à privilégier lors de vos futurs achats (sans oublier de regarder la classe énergétique) ! En outre, si vous choisissez de faire réparer vos appareils en panne dans un centre de réparation labellisé, vous aurez droit à une réduction. Malin et économique !

Enfin, les informations concernant les caractéristiques environnementales des produits doivent désormais être accessibles à tous les consommateurs. Présence de substances rares, dangereuses, taux de matières recyclées et recyclables : vous pouvez désormais acheter en toute connaissance et en conscience. 

Recycler les invendus non alimentaires

Depuis la loi Agec, il est désormais interdit aux fabricants et aux distributeurs de détruire leurs invendus non alimentaires. Les vêtements neufs non achetés, par exemple, représentaient en moyenne 15 000 tonnes de déchets par an… Au lieu de jeter, on donne, on recycle, bref, on donne une seconde vie, ce qui est le principe même de l’économie circulaire !

La filière textile est d’ailleurs dans le viseur de la loi anti-gaspi et de l’écologie, tant elle est émettrice de gaz à effet de serre. Collecter, recycler et réparer, mais aussi soutenir les entreprises éthiques et labellisées fait partie des grands objectifs des prochaines années.

Enfin, les magasins ont l’obligation de collecter ou reprendre certaines catégories de produits du quotidien, pour les recycler ou leur donner une seconde vie.

Et le gaspillage alimentaire dans tout ça ?

Si la diminution des déchets plastiques semble être la mesure-phare de la loi anti-gaspillage, le gaspillage alimentaire n’en est pas moins ciblé. Objectif : lutter contre l’envoi à la poubelle de 10 tonnes d’aliments non consommés ou non vendus par an. 3 lois ont déjà amorcé le mouvement depuis 2013 : le Pacte National de Lutte contre le Gaspillage Alimentaire, puis la loi de transition énergétique pour la croissance verte en 2015, la loi Garot en 2016, et enfijn la loi EGAlim en 2018. La loi AGEC confirme les mesures mises en place en fixant des objectifs drastiques. 

Ce sont les supermarchés et la restauration collective qui sont les principaux concernés, avec un objectif de baisse de 50% de leur gaspillage alimentaire d’ici 2025 (par rapport aux données de 2015). Cette obligation s’étend aux industriels produisant ou transformant des denrées alimentaires, ainsi qu’aux restaurants à horizon 2030. Donner de la nourriture aux poubelles, on n‘en veut plus ! Les invendus alimentaires consommables des grandes surfaces et grossistes doivent enfin (et logiquement) être donnés à des associations. Attention aux amendes conséquentes en cas de non-respect !

Côté consommateur, c’est souvent la date de péremption qui fait mettre à la poubelle des produits encore susceptibles d’être mangés sans danger. Une mention est envisagée à cet effet, mais pas encore obligatoire…

Et à notre échelle, quels gestes pour diminuer notre impact ?

La loi anti-gaspillage propose de nombreuses mesures à l’intention des industriels et des filières de la distribution et de la restauration. Mais à notre échelle, comment agir contre le gaspillage et, plus largement, amorcer sa transition écologique ? Voici quelques pistes à explorer pour diminuer votre impact environnemental :

  • Privilégier les achats alimentaires en vrac quand on peut (et ne pas oublier ses tote-bags à la maison !)
  • Refuser le ticket de caisse, dont l’impression est désormais à la demande
  • Ne pas oublier de bien trier ses déchets
  • Installer un composteur pour recycler ses restes alimentaires
  • Tester le jardin en permaculture pour produire quelques fruits, légumes, herbes aromatiques…
  • Intégrer la sobriété et l’efficacité énergétique dans ses habitudes de consommation électrique.

Il n’y a pas de petits gestes, alors faites à votre mesure et soyez fier de votre engagement écologique !

La loi anti-gaspillage met un grand coup de pied dans une société élevée au jetable et au tout plastique, et il était temps ! Même si les changements prennent du temps, la prise de conscience et les obligations faites aux acteurs des filières industrielle et alimentaire sont un grand pas en avant. Vous avez envie d’apporter une pierre supplémentaire à l’édifice et d'aller plus loin dans votre démarche écologique ? Passer à l’énergie verte et au solaire, c’est possible grâce à notre kit solaire en autoconcommation 420Wc ! Nous vous accompagnons vers un mode de vie plus respectueux de la planète alors contactez-nous pour qu’ensemble, nous donnions vie à vos vertes envies !

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