Père Castor, raconte-nous qui fixe les prix de l’énergie !

Effectivement, c’est toute une histoire alors installez-vous confortablement…

Spoiler : accrochez-vous, il y a beaucoup de personnages !

Autrefois... les particuliers avaient tous un contrat au tarif réglementé, commercialisé par EDF et GDF-Suez : le tarif était alors fixé par le Gouvernement.

En 2007, tadam !, de nouvelles offres d’énergie font irruption : c'est l’ouverture à la concurrence de la fourniture d’électricité et de gaz. Chaque fournisseur fixe librement le prix de vente.

Néanmoins, les coûts des fournisseurs sont très proches, et souvent communs (c’est là que l’intrigue se corse) :

• Le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité et de gaz, reversé à Enedis et GRDF. Ces deux entreprises assurent l’entretien des réseaux qui acheminent l’énergie des lieux de production jusqu’aux consommateurs. Ce tarif, identique pour tous les clients, est fixé par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), une autorité administrative indépendante.. On n’avait pas promis une histoire glamour !
• L’achat d’électricité ou de gaz naturel. Ces achats se font un peu comme la “bourse”, les fournisseurs achètent aux producteurs leur énergie, puis la revendent aux consommateurs. Elles reflètent donc l’équilibre entre l’offre (la production et l’importation d’énergie) et la demande (les besoins des consommateurs portés par leurs fournisseurs).
• Pour l’électricité, un mécanisme spécial existe depuis 2011 : l'ARENH, Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique. Atchoum. En bref, ça veut dire que les fournisseurs peuvent acheter une partie de l’électricité produite par les centrales nucléaires d’EDF à un prix fixé par l’Etat, pour que tous les clients puissent continuer de bénéficier des investissements dans le nucléaire.
• Les taxes (hé oui ! toujours au moment où on ne s’y attend pas !), nombreuses et complexes au point qu’elles feront l’objet d’un spin off dédié… Elles sont communes à tous les fournisseurs, déterminées par les pouvoirs publics et refacturées aux clients.

C’est à partir de ces éléments, et de sa propre stratégie de commercialisation, que chaque fournisseur détermine son prix de vente public.

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Mais l’histoire ne s’arrête pas là !

Les contrats prévoient une révision des prix régulière, car les coûts de réseau et d’approvisionnement en énergie évoluent fréquemment et parfois avec des variations importantes. Et là, deux scénarios possibles (mais le dénouement est proche) :

• À l'issue d’une durée déterminée (souvent un an ou deux ans), le fournisseur propose au client un nouveau prix de l’abonnement et de la consommation, un peu comme dans la téléphonie;
• Le prix évolue automatiquement en fonction d’un indice. Par exemple, il change tous les mois en fonction du cours du marché de l’énergie.

Pendant ce temps-là…

Le Tarif Réglementé existe toujours aussi… et concerne encore la plupart des foyers français, simplement car ils n’ont pas fait la démarche de changer de contrat depuis 2007. C’est Engie qui le commercialise pour le gaz et EDF pour l’électricité. Il évolue régulièrement en fonction des coûts d’EDF et d’Engie.

Un dernier rebondissement !

En 2021 et 2022, les prix de marché de l’électricité et du gaz ont fortement augmenté pour les raisons suivantes :

• Reprise économique mondiale qui génère une forte demande d’énergie
• Suspension de livraisons de gaz en provenance de Russie qui est un producteur majeur
• Maintenance de plusieurs centrales nucléaires en France donc moindre production électrique

Le Tarif Réglementé aurait dû augmenter de plus de 100% pour refléter les coûts d’achat. Mais le fameux “bouclier tarifaire” du gouvernement permet pour le moment de limiter les hausses pour atténuer l’impact financier pour les consommateurs… qui subiront tout de même une augmentation de 15% en janvier 2023 !

Et voilà, les enfants, c’est la fin de l’histoire pour aujourd’hui !