Une installation photovoltaïque en autoconsommation peut être réalisée par un professionnel ou par les particuliers qui ont des compétences suffisantes. Cependant, il est nécessaire de passer par un professionnel certifié pour bénéficier de la prime à l’autoconsommation, comme le rappelle Selectra. Par ailleurs, pour revendre le surplus d’électricité, il est indispensable de demander le raccordement au gestionnaire de réseau. Pour ceux qui souhaitent des panneaux photovoltaïques en autoconsommation avec une installation plus facile, les kits solaires Plug & Play peuvent être une option judicieuse.
Les éléments composant une installation photovoltaïque en autoconsommation
Une installation photovoltaïque de production d’électricité a besoin de plusieurs éléments pour fonctionner : les panneaux solaires, l’onduleur, le coffret de protection et le compteur électrique.
Les panneaux solaires
Les panneaux solaires, composés de cellules photovoltaïques, captent les photons des rayons du soleil. Ces derniers animent les électrons qui vont circuler et ainsi créer un courant électrique.
Chaque panneau solaire peut avoir une puissance différente selon ses composants. Pour les comparer, on mesure l’énergie produite par un ensoleillement de 1 000 W/m2 et une température de 25ºC. La quantité d’énergie produite dans ces conditions est alors mesurée en watt-crête (Wc).
Selon le budget, la consommation du logement, la surface de toit disponible dans la bonne orientation, l’installation électrique et les normes urbanistiques, on peut calculer le nombre de panneaux solaires qu’on peut assembler pour former l’installation de production photovoltaïque.
L’onduleur
L’électricité produite par les panneaux solaires est un courant continu, c'est-à-dire qui circule uniquement de la borne négative vers la borne positive. Cependant, le courant utilisé dans les logements est un courant alternatif, autrement dit qui circule dans les deux sens.
Pour que l’électricité produite par les panneaux solaires puissent être consommée dans un logement, il faut que le courant continu soit transformé en courant alternatif. C’est le rôle de l’onduleur.
Le coffret de protection AC/DC
Pour éviter les surtensions, courts-circuits ou autres dommages électriques, un coffret de protection doit être installé. Si ce dernier est installé entre les panneaux et l’onduleur, on optera pour un coffret en courant continu (DC), tandis qu’on prendra un coffret en courant alternatif (AC) s’il est placé entre l’onduleur et le compteur électrique.
Ce boitier n’est pas indispensable au fonctionnement de l’installation solaire, mais est obligatoire pour respecter les normes de sécurité et obtenir le certificat de conformité, le Consuel.
Le compteur
Pour une installation photovoltaïque en autoconsommation totale, le branchement s’effectue directement sur le tableau électrique, sans intervenir sur le compteur électrique. Plus la production sera importante, moins la consommation d’énergie du réseau sera importante, ce qui sera reflété sur la relève du compteur.
Si on opte pour revendre le surplus de production, ou la totalité de cette dernière, il est nécessaire d’avoir un compteur pour l’énergie consommée, et un compteur pour l’énergie injectée dans le réseau. En général, un seul compteur Linky peut comptabiliser les deux canaux de façon distincte.
Raccordement de l’installation photovoltaïque au réseau public dans le cas de l’autoconsommation
Si le producteur prévoit de consommer l’énergie solaire, il n’est pas toujours nécessaire de raccorder l’installation photovoltaïque au réseau public d’électricité.
En autoconsommation totale
Si la totalité de l’énergie produite sera consommée dans le logement, il n’est pas nécessaire de raccorder l’installation photovoltaïque au réseau public d’électricité. Cependant, il est habituellement demandé de déclarer son installation au gestionnaire de réseau.
Avec Enedis, le producteur signe une Convention d’Autoconsommation Sans Injection, abrégée “CACSI”. Cette convention établit que le producteur consomme son énergie mais ne peut la revendre.
Il n’est pas nécessaire de faire appel à un technicien Enedis pour raccorder les panneaux solaires pour un tel mode de fonctionnement, étant donné que l’utilisation reste locale.
Enedis est le gestionnaire de réseau de 95% des foyers en France, mais 5% sont gérés par d’autres gestionnaires de réseau, pour les logements situés sur une régie (une zone gérée par une Entreprise Locale de Distribution).
Les principales régies concernent Strasbourg (ÉS), Metz (UEM), Grenoble (GeG) ou Poitiers (Sorégies). Ces gestionnaires de réseaux demandent également de signaler une installation de production en autoconsommation.
En autoconsommation avec revente du surplus
Les logements qui peuvent installer des panneaux solaires de forte puissance peuvent couvrir le talon de consommation mais aussi les surplus de consommation en hiver. Cependant, la capacité dépasse souvent les besoins en été ou lors des périodes de basse consommation.
C’est pour cela que de nombreux producteurs optent pour l’installation de batteries solaires ou pour la revente du surplus. Dans ce dernier cas, il est nécessaire de demander un raccordement au gestionnaire de réseau.
Les techniciens vont alors raccorder l’installation de production au réseau public. Lorsque l’électricité produite n’est pas consommée par le logement, elle est injectée dans le réseau.
En ce qui concerne Enedis, la demande s’effectue sur leur portail raccordement, en joignant l’autorisation d’urbanisme le cas échéant, ainsi que le plan de masse représentant le projet de raccordement demandé.
En moyenne, le raccordement peut coûter entre 1 000 et 1 300 €, bien que cette somme puisse varier largement en fonction de divers critères, comme la puissance de l’installation et la distance entre l’installation et le réseau. Dans certains cas, le coût du raccordement peut être pris en charge par le gestionnaire de réseau.
Le cas d’une installation de plus de 36 kVA
Si l’installation de production solaire doit être reliée à un circuit d’une puissance de plus de 36 kVA, la demande de raccordement doit être effectuée en tant que Grand Producteur.
Selon le gestionnaire de réseau, d’autres documents peuvent être demandés, ainsi que des travaux spécifiques. Une étude spécifique du dossier est alors réalisée.
Les délais et coûts peuvent varier selon la puissance de l’installation électrique et les travaux nécessaires.
Branchement des panneaux solaires pour l’autoconsommation
Pour ajuster la tension (en Volts) et le courant (en Ampères) disponibles, on peut brancher les panneaux solaires en série, en parallèle, ou un mélange des deux systèmes.
En Parallèle
Dans un circuit sur lequel des panneaux solaires sont branchés en parallèle, le courant traverse indépendamment chaque composant. Si l’un d’eux tombe en panne, les autres continuent de fonctionner.
La quantité de courant qui ressort des panneaux solaires augmente en fonction de la production de chaque panneau, mais la tension est la même quel que soit le nombre de panneaux.
En série
Dans le cas d’un branchement en série, les tableaux sont branchés les uns à la suite des autres. Ceci signifie que si un panneau de la série ne fonctionne pas, il bloquera le circuit complet.
La quantité de courant qui traverse tous les panneaux est la même, par contre la tension augmente par la production d’électricité de chaque panneau.
En parallèle et en série
Pour obtenir une tension et un courant voulu, il est possible de répartir les panneaux photovoltaïques en petits groupes, branchés en série, mais branchés entre eux en parallèle.
Par exemple, pour le branchement d’une installation de 12 panneaux solaires, on peut brancher en série des groupes de 3 panneaux solaires, puis brancher ces 4 groupes en parallèle. Ceci permet d’avoir à la sortie du circuit la tension de 3 panneaux solaires et le courant de 4 panneaux.
Ces différents branchements permettent donc d’adapter l’installation aux besoins du logement.
Une prime pour les installations photovoltaïques en autoconsommation
Les installations photovoltaïques qui sont en autoconsommation avec revente du surplus, peuvent bénéficier d’une prime sous certaines conditions.
Les panneaux photovoltaïques doivent notamment être installés en toiture, et non au sol. La pose doit obligatoirement être réalisée par un technicien certifié par l’État, comme le label RGE.
Par ailleurs, seules les installations de moins de 100 kWc sont subventionnés. Les installations pour les logements de particuliers sont généralement comprises entre 3 et 12 kWc, et sont donc largement éligibles, mais cela exclut les installations de grande ampleur.
La prime est versée environ 1 an après la mise en service de l’installation pour les installations jusqu’à 9 kWc. Au-delà, 80% du montant est versé au bout d’un an, puis 5% par an. Son montant dépend de la puissance de l’installation.
Les kits solaires en autoconsommation : une installation photovoltaïque sans branchement
Pour rendre les panneaux solaires accessibles au plus grand nombre, des kits solaires sont disponibles. La majorité sont des kits Plug and Play, c’est-à-dire qu’il suffit de brancher sur une prise pour qu’ils fonctionnent.
Ces kits peuvent uniquement alimenter le circuit électrique sur lequel ils sont installés, et fonctionnent donc en autoconsommation. Il est impossible de revendre l’électricité produite. Attention cependant, en l’absence d’intervention d’un technicien, ces kits solaires ne sont pas éligibles à la prime à l’autoconsommation.
Les kits solaires peuvent s’installer dans un jardin, sur un balcon, sur une façade ou un toit-terrasse. Il est juste nécessaire d’avoir une prise de courant à disposition. On s’assurera toutefois que le plan local d’urbanisme ne l’interdise pas. De plus, pour installer des panneaux solaires dans une copropriété, par exemple sur le balcon d’un appartement, il faut l’accord de la copropriété.
Ces panneaux solaires ont généralement une puissance de 400 à 500 Wc chacun, ce qui permet de générer entre 350 et 450 kWh/an environ. Ceci ne couvre pas la consommation complète d’un logement, mais permet de la réduire et donc de diminuer les factures.
Les panneaux Plug & Play sont souvent moitié moins chers que les panneaux photovoltaïques habituels, en partie grâce au fait qu’aucun technicien n’a besoin d’intervenir. En moyenne, leur coût d’achat est rentabilisé en moins de 4 ans.
FAQ sur le raccordement d’une installation photovoltaïque en autoconsommation
Peut-on bénéficier de la prime à l’autoconsommation en autoconsommation totale ?
La prime à l’autoconsommation est réservée aux installations photovoltaïques raccordées au réseau afin de revendre le surplus de production. Les installations en autoconsommation totale ne sont pas éligibles à ce dispositif.
Quelle puissance de panneaux solaires installer pour son logement ?
Une maison d’environ 100 m2, avec des équipements habituels, couvre habituellement ses besoins en électricité avec 3 kWc, soit environ 8 panneaux solaires. Ce chiffre est uniquement à titre indicatif et doit être ajusté en fonction de chaque foyer.
Est-il indispensable d’installer un boitier de protection AC/DC ?
Le boitier de protection AC ou DC n’est pas indispensable au fonctionnement des panneaux solaires, mais il est obligatoire pour que l’installation soit aux normes. En effet, il protège l’installation intérieure d’électricité contre les surtensions, courts-circuits ou incidents techniques. Ce boitier doit être installé pour obtenir le Consuel.
Peut-on brancher soi-même des panneaux solaires en autoconsommation ?
Il n’est pas indispensable de passer par un installateur professionnel, mais il est nécessaire d’avoir des connaissances en électricité suffisantes pour s’assurer que les branchements soient sécurisés et que la tension et le courant des panneaux correspondent au logement. Par ailleurs, l’installation par un professionnel certifié est une condition d’éligibilité à la prime à l’autoconsommation.